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antennerelais
2 juin 2008

Un cours d'économie sur France Inter

      
   

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François Ruffin

   

Le 24 janvier 2008, le journaliste François Ruffin, auteur quelques jours plus tôt d'un important article dans Le Monde Diplomatique, se livrait sur l'antenne de France Inter, dans l'émission "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet, à un véritable cours d'économie.

Cette émission était ainsi présentée sur le site de "Là-bas si j'y suis" :


« Depuis le début des années 80, la part des salaires dans le PIB de la France a baissé de 9,3%. Qui sont partis dans la poche du Capital. Ces 9,3% équivalent à plus de 150 milliards d’€ : soit une douzaine de fois le trou de la Sécu ! Un hold-up géant, renouvelé chaque année, au détriment des salariés.

Ce chiffre, 9,3 %, suffit à contester toutes les "réformes" en cours : allongement de la durée de cotisations pour les retraites, salaires qui stagnent depuis vingt ans, mise en place de la franchise médicale... Car toutes ces mesures ont un dénominateur commun : gratter encore quelques avantages aux salariés. Tandis que la question du partage des richesses n’est jamais posée... »

   
Extraits.

    
Partage des richesses : les 9,3% du PIB passés du salariat au capital depuis 25 ans

François Ruffin : Il y a une question qui n'est plus posée, dans le débat public, c'est la question du partage des richesses. Comme si il fallait en permanence avoir de la croissance, produire davantage de richesses, mais sans se poser la question "à qui vont ces richesses, comment on les répartit ?" Il y a effectivement depuis le début des années 80 un glissement des richesses, prises au salariat, en faveur du Capital.

Ça, quand on vient le dire à "Là-bas si j'y suis", on va être qualifié de gauchiste.

Daniel Mermet : Meuh non.

François Ruffin : (...) Si on dit "aujourd'hui, le salariat touche moins de part de PIB qu'il y a 25 ans", je ne veux pas que cela soit considéré comme gauchiste, donc je vais apporter un certain nombre de citations. Petite devinette, de qui cela provient-il ?

   
« La part des profits est inhabituellement élevée à présent (et la part des salaires inhabituellement basse). En fait, l’amplitude de cette évolution et l’éventail des pays concernés n’ont pas de précédent dans les quarante-cinq dernières années.
»

   
Qui dresse le constat d'un partage de la valeur ajoutée qui n'a jamais été aussi inégal aujourd'hui ? Attac ? La CGT ?

Daniel Mermet : Eh bien non !

François Ruffin : Eh bien non (petit rire de Mermet). C'est une institution, la BRI (Banque des règlements internationaux), qui rassemble tous les banquiers centraux - c'est à dire le banquier de la Fed [Réserve fédérale américaine] aux USA, le banquier Jean-Claude Trichet pour la BCE [Banque centrale européenne] (...). L'été dernier ils ont rendu un document qui n'a pas fait la "Une" des journaux, et dans ce document ils reconnaissent qu'il y a (...) une marge d'une importance sans précédent, (...) une poussée à la hausse de la part des profits [depuis le] milieu des années 80, ou son pendant : une poussée à la baisse de la part des salaires.

On voit bien que le constat [est] mondial - c'est une tendance mondiale - à ce qu'il y ait de plus en plus d'argent qui aille au Capital, et de moins en moins d'argent qui aille aux salariés. (...)

Cela inquiète même Alan Greenspan, qui n'est pas réputé non plus pour être un bolchevique : c'est l'ancien dirigeant de la Fed ; c'est lui qui déclare :

    
« J’ai attendu et j’attends encore quelque normalisation dans le partage du profit et des salaires (...). Ce découplage entre faibles progressions salariales et profits historiques des entreprises fait craindre (...) une montée du ressentiment, aux Etats-Unis comme ailleurs, contre le capitalisme et le marché »

   
Et encore une fois il ne le dit pas à L'Humanité : il le déclare au Financial Times et à La Tribune.

Daniel Mermet :  Alors ce transfert, en 20 ans, il s'est donc opéré au détriment des salaires, des salariés, de quelle façon ?

François Ruffin :  On peut le chiffrer auparavant ce transfert (...) : en France, il y a 9,3% des richesses qui sont passées du travail vers le Capital. Cela veut dire que en 1982 par exemple, il y avait 66% de la valeur ajoutée du pays qui partait en salaires. Aujourd'hui, on est (...) entre 56 et 57%. Qu'est-ce que cela représente, 10 points du PIB de la France ? Le PIB de la France c'est 1800 milliards d'€. Ca veut dire que par rapport à la situation du début des années 80, il y a 180 milliards d'€ en plus qui vont au Capital chaque année, alors qu'au début des années 80 [cette somme] partait aux salariés (...).

180 milliards c'est une somme tout a fait considérable. Car on nous parle en permanence du trou de la Sécu, du déficit du régime des retraites : mais le déficit de la Sécu cette année c'était 12 milliards d'€ (...). Les déficits des régimes de retraites c'est 5 milliards d'€.

(...) Ces 9,3% condensent toute une évolution de l'économie française depuis 20 ans. Si les actionnaires étaient venus directement piquer l'argent dans la poche des salariés, évidemment les salariés se seraient révoltés, il auraient appelé la police, Sarkozy serait intervenu, et ça n'aurait pas pu se passer comme ça. Donc ça c'est passé de façon plus douce. De quelle manière ?


Comment s'est effectué ce "glissement", ce rapt ?

François Ruffin :  Premier biais : des suppressions de postes. Dans le public, mais surtout dans le privé - y compris pendant que les entreprises pouvaient engranger un certain nombre de dividendes.

Daniel Mermet :  A cause des exigences des actionnaires ?

François Ruffin :  Evidemment. Et la conséquence c'est qu'il y a [moins] de salaires qui sont versés (...) : cela réduit fatalement la part des salaires dans la valeur ajoutée. (...)

Le deuxième biais, c'est que, comme il y a eu cette peur du chômage qui a monté, il s'est produit quelque chose que l'Insee a rendu public au cours de l'automne : une stagnation des salaires depuis 25 ans. Depuis 25 ans, les salaires n'ont pas augmenté en France, quand on prend en compte les temps partiels.

Entre 1987 et aujourd'hui, les salaires n'ont pas augmenté en France. 1987 c'est l'année où est créé le CAC 40, avec un indice 1000. Aujourd'hui, il est à 4848 points. C'est à dire que pendant que les salaires stagnaient, il y a eu une augmentation du CAC 40 de 480%. Là on voit bien ce que signifie la répartition des richesses dans ce pays - sachant que l'on ne tient même pas compte, quand on énonce la hausse de la bourse, des dividendes qui sont reversés aux actionnaires.

Troisième point, cela va être l'augmentation de la flexibilité.
"Flexibilité" c'est le mot patronal : le mot syndical cela va être "précarité".
Mais on le voit très clairement : un article du Monde [du 30/11/2007] dit que depuis 1980, "la proportion des travailleurs à temps partiel est passée de 6 à 18% de l'effectif salarié total, et celle des autres formes d'emploi atypiques (intermittence, intérim, etc.) de 17% à 31% du salariat". (...)

Ça évidemment cela a des conséquences sur la répartition de la valeur ajoutée, puisque cela veut dire qu'il y a moins de temps improductif que sont amenées à payer les entreprises. Elles n'emploient les gens que quand ils sont directement productifs. Ça c'est évidemment un biais par lequel se fait la répartition des richesses : un emploi jetable, sur mesure, qui s'est ajusté aux besoins variants des entreprises.

Le dernier point, il n'est plus directement sur le salaire. C'est à dire qu'il y a deux manières de verser du salaire : il y a ce qu'on appelle le salaire direct (...), et il y a le salaire indirect (les retraites, la Sécurité sociale, etc.). Ce qu'analysent un certain nombre d'économistes, c'est que dans un premier temps les actionnaires ont tapé sur le salaire direct pour augmenter leurs profits. Aujourd'hui c'est sur le "salaire indirect" : il va falloir cotiser plus longtemps pour toucher moins, on va cumuler retraite et emploi, il va y avoir des franchises médicales, il y a des déremboursements de médicaments. Tout ça c'est le dernier biais : en tapant sur le salaire indirect, dans la mesure où on ne peut plus faire baisser le salaire direct, qui a déjà stagné depuis 25 ans. Aujourd'hui il s'agit de supprimer les petits avantages, les petits à-côtés du salariat.


Un sujet tabou

Daniel Mermet :  Ce phénomène [le glissement, à l'intérieur du PIB, d'une part des salaires au profit des actionnaires, et les conséquences que cela représente], c'est assez curieux qu'il soit devenu un tabou, que et les médias, et le monde politique, et tous ceux qui pourraient en parler, n'en parlent pas (consciemment, inconsciemment) : parce ben ça va de soi, parce que c'est "normal" - parce que c'est une doxa.

Alors pourquoi la France a-t-elle du attendre si longtemps cette émission de "La-bas si j"y suis" avec le "professeur Ruffin", pour apprendre tout ça ?

François Ruffin :  (...) Pendant tout l'automne il y a eu des débats sur les régimes spéciaux de retraite. Il y a eu des débats sur le pouvoir d'achat. (...) Et pourtant si écoute ceux qui tiennent la parole, les éditorialistes économiques : jamais ils n'évoquent la question du partage des richesses. En permanence ils raisonnent en termes de croissance. Leurs solutions c'est le boom des services à la personne (mais ça c'est des emplois précaires, à temps partiel), c'est d'ouvrir le dimanche, c'est la "flexi-sécurité".

Daniel Mermet :  « Travailler plus pour gagner plus »

François Ruffin :  Ça c'est ce que va venir dire derrière le Président Nicolas Sarkozy, qui quand on lui dit "comment on fait pour augmenter le pouvoir d'achat ?", ne va jamais répondre en termes d'égalité, de justice sociale : mais en permanence en termes de croissance, de "travailler plus pour gagner plus", etc. Donc il y a une occultation complète, à la fois par les médias et par le gouvernement, de la question de la répartition de la valeur ajoutée dans le pays.

Si on écoute ce qu'avait dit Nicolas Sarkozy durant sa conférence de presse [29/11/2007] ("je ne peux pas distribuer des cadeaux de père-noël car les Français savent bien qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses", "je n’ai pas le pouvoir d’augmenter les salaires", "pour donner du pouvoir d’achat, il faut réhabiliter le travail") : le lendemain, toute la presse acclamait la prestation de Nicolas Sarkozy, qui n'avait pas été "démagogique", puisque avec "habileté", il avait "tracé un programme de réformes" etc.

Je lisais ça dans Les Echos, et quelques pages plus loin je découvre l'information suivante :

   
« Grande plaisance, la course au luxe. Les millionnaires, toujours plus nombreux, sont lancés dans une course sans fin au plus grand, au plus beau, au plus luxueux yacht... Dans ces châteaux des temps modernes, le robinet à 8 000 euros plaît beaucoup »

      
On tourne encore deux pages, on aperçoit un autre papier :

   
« Les hôtels particuliers ont la cote. La mondialisation créé de plus en plus de multimillionnaires
»

   
Et on ouvre Le Monde, et on découvre que ce jour-là, à côté du pouvoir d'achat qui stagne pour les salariés, il y a en vente des chaises à 9 397€.

Daniel Mermet :  (petit gloussement) C'est des chaises pour aller dans le yacht...

François Ruffin :  Peut-être oui.

Daniel Mermet :  ...et regarder le robinet en or à...

François Ruffin :  à 8 000€.

Daniel Mermet :  (petit rire)

François Ruffin :  (...) Etablir aujourd'hui ce lien, entre un pouvoir d'achat qui stagne pour la majorité de la population, des emplois précaires etc., et quelques pages plus loin (pourtant c'est juste à côté), des riches qui sont de plus en plus riches, la croissance des multimillionnaires qui se payent des robinets à 8 000 € : aujourd'hui, tisser ce lien entre les deux extrémités de l'échelle sociale, c'est "démagogique". C'est "populiste", c'est malvenu, c'est indécent.

Que cela soit populiste, démagogique, pour Jean-Marc Sylvestre, Arlette Chabot et PPDA - parce que c'est une question qui aurait pu être posée : Arlette Chabot normalement si elle faisait son travail, elle pouvait poser la question à Nicolas Sarkozy sur ce qu'il pensait de cette injuste répartition des richesses, de ce glissement des 9,3% du travail vers le Capital. [Mais] c'est une question qui ne se pose pas. Que Nicolas Sarkozy ne la pose pas non plus, on le comprend, lui qui le soir de son élection dîne au Fouquet's avec l'ensemble du CAC 40 : si on vient dire "il faut que ces 9,3% repartent aux salariés au détriment du Capital", on comprend que ses amis ne vont pas être tout à fait contents.


La démission de la gauche

François Ruffin :  Ce qui est plus inquiétant, à mon sens, c'est que la gauche elle-même - la gauche gouvernementale en tous cas - n'en dise rien non plus. (...) [Or] à mon avis [la répartition des richesses] est le point central pour contrer la "nécessité" de toutes les "réformes".

Quand on écoute Manuel Valls, [il dit] "le courage aujourd'hui consiste à ne pas lutter contre ces "réformes", "le courage consiste à dire que ces "réformes" sont absolument nécessaires". On voit très bien que la logique de la gauche de gouvernement n'est plus une logique de combat. Ce n'est plus une logique de dénonciation du "mur de l'argent", et de confrontation à ce "mur de l'argent", quand le courage consiste non plus à se battre contre lui, mais au contraire à se résigner le plus vite possible. (...)

   
Daniel Mermet trace un récapitulatif de la première partie d'émission :

Daniel Mermet : (...) [Ce] qui me frappe le plus : ce transfert des richesses, du travail vers le Capital, qui s'est opéré au cours de ces 20 et quelques années, se fait au détriment (c'est ça qui est important à retenir) du travail, au détriment des salaires. Parce que on se dit "bon ils sont riches, tant mieux pour eux, ils ont des robinets en or, boarf, après tout si j'en avais j'en profiterais peut-être", enfin etc. : ce qu'il faut bien comprendre c'est que ces records de CAC 40, ces enrichissements, ces augmentations de richesse de l'actionnariat et de la rente, se font au détriment des salaires, à travers la précarité, à travers la stagnation des salaires, à travers les suppressions d'emplois, à travers la réduction de tout ce qui est, on va dire, "le social".

François Ruffin :  C'est ça.

Daniel Mermet :  Je souligne et j'y insiste, parce que ce n'est pas du tout présent dans le discours, ce n'est pas présent dans les médias, et ne n'est pas présent dans l'opinion.

François Ruffin :  Pour que les pauvres soient moins pauvres, ou pour que les travailleurs vivent plus confortablement (parce qu'il ne s'agit pas seulement des pauvres), il y a deux solutions :

-  Soit on répartit plus justement les richesses qui sont produites. Mais ce n'est pas du tout l'objectif aujourd'hui ni du gouvernement, ni du discours médiatique, ni non plus de la gauche gouvernementale. On n'est pas dans la plus juste répartition des richesses, alors que ces richesses existent.

-  Donc soit on répartit mieux le gâteau, soit, deuxième solution, on agrandit la taille du gâteau. Aujourd'hui, on vient nous dire que la seule solution pour que les pauvres soient moins pauvres, pour que les travailleurs vivent plus confortablement, c'est d'agrandir la gâteau. Agrandir le gâteau c'est quoi ? C'est la croissance. Vous voyez ? On vient nous dire que "il nous manque un point de croissance". (...) Que sans ce point de croissance, on est condamnés non seulement à ne pas augmenter les salaires, mais surtout à vivre des régressions sociales en série.

Or là il faut prendre un petit peu de recul historique. Sur l'ensemble du XXème siècle, la croissance moyenne est de 2% hors des "trente glorieuses". (...) Ces dernières années la croissance française tourne également aux alentours de 2%. Donc on est pas du tout dans une situation qui serait une situation de crise : on appelle ça une croissance molle ; notre "croissance molle" c'est somme toute une croissance normale.

Et pourtant il y a tout un discours idéologique qui voudrait nous faire croire que avec ces 2% de croissance, on est condamnés à la régression sociale, et condamnés à ce que les salaires stagnent. Tout dépend à qui vont ces 2% de croissance. Est-ce que ces 2% de croissance vont en augmentations de salaires ? Ou est-ce que ces 2% de croissance vont en augmentations des dividendes ? Ça c'est LA question qui, dans le débat public, n'est "pas autorisée".

Avoir comme on en rêve une croissance à 4, 5 ou 6%, ce n'est possible que dans les pays qui sont en hyper-développement (...), et aussi dans les "périodes de rattrapage" (ce qui était le cas de la France des "trente glorieuses").

Aujourd'hui on va tenter de "soigner le mal en aggravant le mal". On a déjà des travailleurs qui sont précaires : mais, pour gagner ce point de croissance supplémentaire, on va proposer un certain nombre de mesures, (...) en finalement flexibilisant encore davantage, en redéfinissant le licenciement économique (permettant des licenciements plus faciles), en diminuant des dépenses publiques (au premier rang desquelles la mise sous condition de ressources des allocations familiales), on va augmenter la CSG, etc. Donc pour soigner le mal (...), on aggrave le mal. On propose des dimanches ouvrés : des tas de mesures qui vont directement peser sur les salariés.

Je pense que normalement, la gauche doit s'opposer à ce type de discours. (...) On a une gauche qui est totalement rangée sur la position de la droite, (...) qui est de dire : "tant que l'on a pas une croissance de 4, 5, 6%, il n'y a pas de possibilité d'améliorer la condition salariale, il n'y a pas de possibilité de progrès social dans le pays". Or [les mesures du] Front Populaire (les congés payés et un certain nombre d'autres mesures) ont été prises au cours du XXème siècle dans des périodes où la croissance n'était pas supérieure à 2%.

 

Conclusion

Daniel Mermet :  Conclusion ?

François Ruffin :  (...) Il y a la nécessité de se demander comment on fait pour regagner les 9,3% ou au moins une partie des 9,3% qui nous ont été pris, comment on regagne ces 180 milliards qui nous sont pris chaque année : ça passe effectivement à mon avis par la taxation des capitaux, (...) ça passe aussi par un mot qui est devenu un mot tabou dans ce pays, c'est le protectionnisme. (...)

allais2Le seul « prix Nobel » d'économie français que l'on ait s'appelle Maurice Allais, [c'est] un vieux monsieur mais qui continue de produire, qui est toujours vivant. [Il] est très peu interrogé, pourquoi ? Parce que ce monsieur met en lumière lui aussi un partage de la valeur ajoutée qui est inégal, qui est injuste dans le pays, et parce que ce monsieur vient dire "pour une plus juste répartition des richesses, une première mesure à prendre c'est un retour au protectionnisme" (au niveau français ou mieux au niveau européen). Mais ce mot "protectionnisme" c'est aussi devenu un mot tabou. Parler de partage des richesses, parler d'égalité, parler de protectionnisme, ce sont des mots qui sont devenus tabous, (...) même à gauche.
   

   
L'émission est écoutable en intégralité ICI.


  • « Je suis encore "sur le cul" après l’écoute de l’émission de cet après midi. En une heure on comprend tout. » (Didier HEBERT, 24/01/2008, ICI)
  • « Effaré, ya pas d’autre mot, je découvre pas tout ça, mais de l’entendre si bien etayé, ça tue !!! Que faire ???? » (johann, 24/01/2008, ICI)
  • « L’autre jour, nous nous demandions pourquoi les salaires du bâtiment avaient autant stagné, sinon baissé, depuis les années 70. Eh bien voilà ! Nous avons l’explication. Merci Messieurs Bouygues, Vinci , Lafarge et autres... » (Roland Franz Jehl, 25/01/2008, ICI)
  • « Je ne suis pas plus fufute que quiconque, mais franchement, j’avoue que j’avais compris depuis longtemps que l’éternelle exigence de "croissance" est une vaste fumisterie où les riches s’enrichissent sans que les pauvres ne se scandalisent trop, et que depuis la fin des années 70, cela a pris l’allure d’une entourloupe généralisée. L’émission avec François Ruffin n’a rien décrypté pour moi. En revanche, peut-on réfléchir à pourquoi ce mécanisme apparaît-il si crypté ? Comment en sommes-nous rendus (toutes les catégories : journalistes, ouvriers, retraités...) à élire Sarkozy ? On sait que la télé a un rôle et aussi la pub, les vendeurs d’illusions collectives, mais comment ça marche ? » (Odile, 26/01/2008, ICI)

   
Résumé de la situation en BD, par l'équipe du journal Fakir, ICI.

   

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A lire :

En Europe, la part des revenus du travail dans le PIB a perdu 12% depuis 1975 ("Contre-Info")
Partage des richesses, la question taboue (François Ruffin - "Le Monde Diplomatique")
Travailler plus pour gagner moins (Michel Husson - "Le Monde Diplomatique")

La baisse tendancielle de la part salariale (Michel Husson)
Pierre Larrouturou : « L’hyperlibéralisme nous conduit dans le mur » ("Libération")
Chômage, précarité, salaires et retraites... état des lieux ("Urgence sociale")
Baisse des prix : une tendance par définition positive ? ("SSP")
Salaire des patrons : +58% d'augmentation en 2007 ("Les cordons de la bourse")

Le Libéralisme en question ("Chris79" - 'LePost") 

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